Cette occupation fait suite à d’autres manifestations de protestations qui se sont multipliés ces derniers mois dans les camps du Polisario à Tindouf sur le territoire algérien.

Selon l’agence Misna, ces manifestations sont révélatrices de la situation d'exacerbation qu'éprouvent particulièrement les jeunes générations sahraouies dans les camps en raison de l'absence de progrès dans les pourparlers avec le Maroc et de perspectives de changement de la situation sociale et économique des familles qui vivent ce calvaire depuis plus de trois décennies.

L’agence rappelle à ce propos, que des faits similaires avaient été enregistrés, le samedi précédent, devant le siège du Polisario et la manifestation s'était soldée par des affrontements et l'arrestation de trois jeunes gens.

Au cours de la dernière manifestation, menée mercredi, les jeunes ont réclamé la libération de leurs trois compagnons arrêtés qui appartiennent à un groupe réformiste appelant au changement au sein de la direction du Polisario et à la démission de Mohamed Abdelaziz, ajoute l'agence. 

Ces protestations se multiplient d’autant plus que le blocage que connait le volet politique de la situation, se complique par une situation sociale de plus en plus insupportable.

A la rigidité des positions du Polisario et de son mentor algérien dans les négociations et l’absence de changement au niveau des dirigeants du Polisario qui sont les mêmes depuis 35 ans, viennent s’ajouter des données sociales qui concernent l’alimentation et les conditions de vie des habitants des camps de Tindouf.

Selon "the Newstime Africa Magazine", magazine électronique basé à Londres, Les instances onusiennes et les agences de l’ONU, Le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’UNICEF,  déplorent la situation catastrophique que risque de vivre les habitants des camps, à cause de l’état des stocks de l’aide ainsi que du fait des conditions rudes de l’environnement naturel de ces camps.

Le Programme alimentaire mondial (PAM), cité par le Magazine, a dépensé plusieurs millions de dollars sur le maintien des Sahraouis dans les camps de Tindouf.

Cependant, la malnutrition est encore largement répandue dans les camps, ce qui n’augure rien de bon maintenant que les fonds consacrés par le PAM pour les camps sont en baisse.

Selon le PAM, «les possibilités des réserves dans l'environnement désertique isolée où se trouvent les réfugiés de Tindouf sont extrêmement limitées, ce qui oblige les réfugiés à compter sur l'aide internationale pour leur survie. Les taux de malnutrition restent élevés, avec la malnutrition aiguë à un niveau critique de 18,2 pour cent, la malnutrition chronique à 31,4 pour cent et l'insuffisance pondérale à 31,6 pour cent. "

Outre le dysfonctionnement de la gestion de l’aide apporté, de nombreuses voix s’élèvent aussi, pour dénoncer, le détournement pur et simple dont font l’objet les produits alimentaires de première nécessité qui sont apportés par les agences onusiennes aussi bien que les organisations humanitaires qui travaillent dans ce domaine.

A ce propos une enquête journalistique très documentée effectuée par la Chaîne de télévision Al Oula, dans la ville de Zouerate en Mauritanie a mis en lumière l’existence de tout un marché parallèle, à grande échelle,  autour des marchandises en provenance des camps de Tindouf et qui portent les labels des organisations d’aide humanitaire qui les ont envoyés.

L’ensemble de cette situation fait que les habitants des camps du Polisario à Tindouf, sont de plus en plus amenés à manifester contre leur situation qui dure depuis plus de 35 ans et, qui est de plus en plus insupportable.

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